Introduction LES VERTÉBRÉS Comme l'indique leur nom, les Vertébrés constituent un groupe d'animaux "munis de vertèbres". En fait, cela signifie tout simplement qu'ils possèdent un squelette interne, comme nous. On retrouve dans cet embranchement des groupes très importants et surtout très visibles pour l'observateur qui explore le littoral, le fleuve... et les quais de la région. De plus, certaines espèces de ces groupes revêtent une importance économique primordiale pour notre coin de pays et la Gaspésie. On pense ici aux poissons pour la pêche, aux oiseaux pour la chasse et l'observation et aux mammifères marins également pour l'observation. C'est donc de ces trois groupes que nous traiterons dans les pages suivantes.
Les poissons On retrouve dans notre région une grande variété de poissons de valeur économique variable selon les espèces mais d'importance écologique constante. Nous vous présentons ici les espèces que vous serez le plus susceptibles de rencontrer, soit au bout de votre ligne à pêche, sur un quai, soit dans une poissonnerie! On peut distinguer parmi les poissons marins deux catégories: d'une part les poissons pélagiques (ou de sur face), de coloration argentée et vivant souvent en bancs (Capelans, Harengs, etc), et d'autre part les poissons de fond, nettement plus foncés (Plies, Flétans, etc.) Certaines espèces, comme la morue, sont un peu entre les deux et présentent une pigmentation tirant plutôt sur le beige et le brun pâle sur le dessus du corps. La capture la plus fréquente sur les quais de notre région est sans contredit l'Éperlan. Cette espèce fraye en eau douce, dans les ruisseaux et rivières, à partir du printemps. Son régime alimentaire se compose d'une grande variété d'organismes, dont le ver de mer, ce qui lui coûte cher lorsqu'accroché à un hameçon... Le Hareng est aussi très fréquent et significatif dans les prises commerciales. On en capturait autrefois dans les pêches à fascines pour engraisser les cultures. On le déguste fumé ou mariné. Les Harengs de petite taille sont commercialisés sous le nom de "sardines". Le Capelan est légèrement plus petit que l'Éperlan. La particularité de cet "élégant" poisson réside dans le fait qu'il vient frayer sur les plages sablonneuses, à la faveur d'une bonne marée. On dit alors que le Capelan "roule". Cet intéressant et populaire phénomène survient annuellement ici à partir du début de mai. Le Poulamon (petite morue ou loche) peut aussi être capturé à partir d'un quai. Il est mieux connu sous le nom de "petit poisson des chenaux". En tait, la famille de la Morue compte plusieurs autres poissons connus et pêchés commercialement, comme le Goberge et l'Aiglefin. Lorsqu'on pêche sur les quais, il est presque inévitable de capturer un Chaboisseau ou crapaud de mer. Ce poisson de tond à grosse tête et aux yeux saillants déploie ses épines pointues lorsque attrapé, ce qui rend sa manipulation assez délicate. Malgré les désagréments causés aux pêcheurs, il est quand même assez intéressant à observer, surtout à cause de son camouflage élaboré. Un poisson plus petit, l'Épinoche , vit dans les zones marécageuses du littoral. Il n'a pas l'importance économique et récréative des autres économique et récréative des autres mentionnés mais a quand même sa place dans bon nombre de chaînes alimentaires maritimes. Même s'il n'est pas considéré comme un poisson strictement marin, le Saumon atlantique n'en est pas moins un élément très intéressant de notre écologie régionale. Migrateur exceptionnel, il quitte sa rivière natale à l'âge de deux ou trois ans pour un séjour plus ou moins long en mer, où il atteindra sa taille adulte. Dans l'estuaire, le golfe et la pleine mer il se nourrit de Capelans, d'Éperlans ou de Harengs mais sera à son tour la proie des Phoques, des Epaulards... et des humains. L'Anguille est une importante capture des pêcheries littorales du haut estuaire. Née au large des Antilles, elle remonte jusque dans nos rivières pour y passer sa vie adulte. Elle descendra vers le sud plusieurs années plus tard pour s'y reproduire et y mourir... La Plie est une capture fréquente sur les quais. Son régime alimentaire se compose de jeunes crabes, de vers de mer, de crevettes et même de siphons de Myes! A l'instar d'autres poissons plats comme le Flétan et le Turbot, les Plies ont le corps fortement comprimé, les deux yeux sur le même côté. Pourtant, à la naissance, elles nagent normalement, comme la Morue, mais après un certain temps leur comportement change et elles commencent à nager sur le côté. Assez curieusement, l'œil du côté inférieur (blanc) migre lentement vers le côté supérieur (pigmenté) et les os et muscles de la tête se modifient légèrement. Les plies possèdent un très bon champ de vision et leurs yeux peuvent même se soulever et bouger séparément. Les poissons plats sont également des spécialistes du camouflage car la pigmentation de leur face supérieure peut prendre la coloration du milieu ambiant. De plus, ces poissons peuvent s'enfouir rapidement dans le sable, par secousses saccadées, ne laissant dépasser que les yeux. Les différentes espèces de Plies sont commercialisées au Canada sous le nom commun de "sole". La recherche de meilleurs sites pour la pèche à la Morue a jadis amené la découverte de plusieurs nouvelles terres dont notre pays. Il n'y a pas si longtemps, l'exploitation de cette espèce était une importante activité économique pour l'Est du Québec, mais la diminution des stocks a amené l'imposition d'un moratoire indéterminé. La Morue est un poisson d'eau froide qui voisine généralement le fond, bien qu'elle puisse vivre à diverses profondeurs et même se nourrir en surface. Habituellement, elle s'éloigne du littoral en hiver et s'en rapproche en été. Plus fréquente en Gaspésie, elle n'en est pas moins présente dans notre secteur dès le début juin; les pêcheurs sportifs on mentionnent quelques belles prises à partir de Pointe-au-Père. Le régime alimentaire de la Morue est très diversifié. Elle fraye en eau libre et ses œufs en développement dérivent au gré des courants. À partir d'un quai ou lors d'une excursion en mer, on peut la pécher à l'aide d'une cuillère; on pèche alors à la "dandinette", à la "turlutte" ou au "jigger" (prononcer : djiggueur)!
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