INFO-LITTORAL

Introduction
Caractéristiques physiques de l'estuaire | Phyto-plancton, algues et plantes
Zoo-plancton, mollusques, crustacés et échinodermes | Poissons
Oiseaux | Mammifères et milieux naturels | Crédits


 

Les mammifères marins

Moins apparents mais souvent plus spectaculaires, les mammifères marins de l'estuaire, baleines et phoques, ont développé des mécanismes physiologiques très perfectionnés d'économie d'oxygène et de conservation d'énergie pour se protéger de l'eau froide et être capable de plongées profondes et de longue durée.

Les baleines se divisent en deux groupes. Il y a d'une part les baleines à dents, comme l'Épaulard, les Dauphins et le Marsouin commun, qui s'alimentent surtout de poissons et d'invertébrés. D'autre part, les baleines à fanons se nourrissent de zoo-plancton et de petits poissons qu'elles capturent grâce à ces fanons, sorte de peignes filtreurs. On retrouve dans ce groupe le Rorqual bleu, le plus gros animal au monde, le Rorqual à bosse, spectaculaire mais plus fréquent dans le golfe, ainsi que le Rorqual commun et le Petit rorqual, les plus répandus dans l'estuaire moyen.

Le Béluga, du premier groupe, est la seule baleine à demeurer à l'année dans l'estuaire. Malheureusement, sa population serait en déclin, notamment à cause de sa chasse intensive dans le passé et de certains produits toxiques dans le fleuve. L'abus de certains opérateurs d'embarcations touristiques au niveau du Saguenay pourrait également lui être néfaste à plus ou moins long terme.

Chez les phoques, le plus répandu par ici est le Phoque commun, de couleur gris-beige, que l'on voit régulièrement étendu sur la batture à marée basse, en groupes. Le Phoque gris est quant à lui moins fréquent.

 

LES MILIEUX NATURELS

Le littoral représente la jonction entre la terre et la mer et comprend également la zone où se fait sentir l'effet des marées. Il se divise en trois grands types, soit le rocheux, le sablonneux-vaseux et le marécageux.

La côte rocheuse

La côte rocheuse représente un milieu très rigoureux pour ses habitants; ceux-ci doivent développer des mécanismes afin d'y vivre, y croître... et y demeurer! Ces organismes ont donc perfectionné des systèmes d'ancrage ou d'adhésion. Par exemple, des algues prolongeront leurs "racines" dans les failles de la roche et d'autres s'y incrusteront fermement; les Moules se fixeront sur les galets grâce à de fins filaments très résistants; les Balanes colleront quant à eux leur petit "volcan" directement sur les rochers.

L'action des vagues et des courants a une influence considérable sur les organismes. Par exemple, les Patelles auront une coquille pointue en eau calme mais aplatie en eau agitée! Enfin, les résidents de la côte rocheuse devront se protéger contre l'assèchement dû au jeu des marées; le varech conservera son humidité dans des "réservoirs", les Balanes refermeront leur carapace, les Moules leurs valves et les Gammares se réfugieront dans les petites mares. Ces derniers devront alors tolérer l'augmentation de salinité due à

La côte vaseuse-sablonneuse

Contrairement au précédent, cet habitat est constitué de sol meuble. Les organismes y vivent enfouis, certains comme le Couteau droit et la Mye commune (clam) se nourrissant et respirant grâce à leur siphon. La côte vaseuse est entièrement sous l'effet des marées tandis que la sablonneuse devient plus "terrestre" dans la portion supérieure du littoral. Les Vers de mer tirent aussi profit de cet habitat, en s'enfouissant à la marée basse et en sortant chasser à la haute. Parce qu'il n'offre pas de support, les algues et Moules seront absentes de ce milieu ou concentrées sur les rochers.

Les marais salés

Jusqu'à très récemment, les marais salés ne jouissaient pas d'une réputation enviable. On les considérait en effet comme des lieux improductifs, nauséabonds et inutiles. C'est à l'occasion des questions soulevées par les conflits d'utilisation des marais de Kamouraska qu'on a enfin reconnu leur richesse insoupçonnée.

En fait, selon les scientifiques, les marais salés sont parmi les milieux naturels les plus productifs au monde. Ce n'est pas évident à première vue, mais les végétaux caractéristiques des marais, plus particulièrement les Spartines, sont extrêmement productifs et utilisent au maximum l'énergie 50laire et les minéraux contenus dans l'eau de mer pour leur croissance.

Un marais naît habituellement là où le drainage du sol est faible, permettant ainsi la colonisation par certaines espèces de plantes. Il est généralement divisé en cinq grandes zones auxquelles on donne le nom de la plante dominante. La présence d'une plante dans une zone donnée sera déterminée par sa tolérance à l'effet répété des marées, surtout à l'immersion et à la salinité.

À cause de la formidable activité biologique des marais, ceux-ci sont considérés, à juste titre, comme de véritables usines naturelles d'épuration des eaux du fleuve. Mais toute production implique des déchets; les marais sont à cet effet peuplés d'une multitude d'organismes décomposeurs qui recyclent continuellement la matière organique. C'est ce qu'on ne voit pas, mais qu'on sent!

 

LES OISEAUX DANS LE MARAIS

Les marais sont aussi les sites privilégiés d'une foule d'organismes pendant une partie ou la totalité de leur cycle vital. C'est le cas de certaines espèces de poissons (ex: l'Épinoche), de mollusques (ex: la Moule) et de crustacés (ex: le Gammare).

C'est cependant l'exploitation par les oiseaux qui demeure la plus remarquable. Lorsque libres de glace, les marais sont en effet l'objet d'une utilisation intensive par la faune avienne. Certaines espèces y nichent et y élèvent leurs jeunes (ex: Canard noir et Pilet) tandis que d'autres n'y viennent, toujours avec leur petite famille, que pour le repos, la protection et l'alimentation (ex: Eider à duvet, durant l'été).

Les points culminants d'activités dans les marais surviennent au printemps et à l'automne, lors des migrations. Des milliers d'oiseaux envahissent alors ces milieux pour s'y reposer et s'y refaire des forces; Bernaches, Canards, Bécasseaux, Pluviers, Hérons et autres!

Enfin, d'autres espèces ne fréquentent les marais que pour des fins alimentaires. C'est le cas du Grand héron, du Bihoreau à couronne noire et du Faucon pèlerin.

 

L'EXPLOITATION DES RESSOURCES MARITIMES BIOLOGIQUES

Le milieu maritime nous offre dans sa diversité une foule de ressources naturelles renouvelables. Mais pour qu'elles soient renouvelables à long terme, il faut respecter certains principes essentiels comme une bonne connaissance de l'écologie des espèces fauniques exploitées, la protection de leur milieu et un prélèvement rationnel par la pèche commerciale et sportive.

Les organismes gouvernementaux responsables du domaine des pèches maritimes ont donc comme principaux rôles: la gestion des stocks péchés, la protection des habitats et la réglementation des utilisations possibles des produits de la mer. Cela implique évidemment l'établissement de restrictions à l'exploitation, mais elles sont indispensables pour assurer la survie des espèces exploitées et, de là, la survie de l'industrie de leur pèche ainsi que la protection du public consommateur.

Par ailleurs, la connaissance de base des grandes lois naturelles qui régissent le milieu maritime doit être assurée par des organismes spécialisés dans la recherche scientifique sur la mer. La région rimouskoise est à cet effet bien pourvue de tels organismes et plusieurs institutions y mènent de nombreuses recherches en laboratoire et dans l'estuaire même. Citons entre autres le Département d'océanographie de l'Université du Québec à Rimouski, l'institut national de la recherche scientifique (l.N.R.S.-Océanologie), le Centre de recherche en écologie des pêches, le Groupe interdisciplinaire de recherche océanologique du Québec (GIROQ) et l'institut Maurice Lamontagne à Sainte-Flavie.

 

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Rédaction et supervision: Jean-Pierre Fillion
Recherche scientifique: Marc Brassard
Illustrations: Claire Ross
Partenaire de réalisation: Association des Biologistes du Québec

NOTE: par respect pour l'artiste, l'image des illustrations n'a pas été retouchée, même si la numérisation n'en a pas rendu la pleine qualité. Seuls les textes d'accompagnement ont été reformulés.

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