En compagnie des monts Jacques-Cartier, Richardson et ses autres frères du massif des McGerrigle, le Xalibu constitue un des derniers refuges du Caribou forestier qui errait jadis jusqu'en Nouvelle-Angleterre. "Xalibu" serait d'ailleurs l'origine amérindienne du mot "caribou" (on prononce donc "gzalibou").

Bien adossé aux McGerrigle, dans le parc de la Gaspésie, le Xalibu est peut-être moins connu que les Albert, Jacques-Cartier et compagnie, mais il assure un des panorama les plus spectaculaires, car il permet de bien visualiser le dénivelé qu'il offre de son départ jusqu'au sommet. Vous comprendrez mieux lorsque, une fois rendu en haut, vous approcherez des bords de son flanc sud.

Le sentier

À la sortie du stationnement, empruntez le sentier du Lac aux Américains, première partie aisée de votre périple, où vous croiserez peut-être une famille de Tétras des savanes. Avant de vous engager dans le sentier du Xalibu, aller admirer le fameux cirque glaciaire du Lac aux Américains, bordé à gauche par le Xalibu et à droite par le Joseph-Fortin.

Puis empruntez le sentier, vers le nord. En passant près de la "bécosse", rappelez-vous que c'est la seule du sentier ! La première partie de ce sentier serpente dans les sous-bois du flanc ouest de la montagne. À près de 1 km du départ, une petite cascade permet habituellement un réapprovisionnement en eau fraîche. Lors de votre pause, profitez en pour admirer le mont Albert, au loin

Quelques centaines de mètres plus tard, débute la montée comme telle. Et ça monte ! Mais le sentier est relativement "marchable", à condition qu'il n'ait pas plu récemment et que vous regardiez où vous mettez les pieds, car les racines courent partout !

Enfin débute le vrai spectacle ; lorsque vous vous engagez sur la crête, ou l'arête. La vue y est tout simplement sublime. Et en stéréo ; de chaque côté du sentier ! À droite, une vue panoramique jusqu'au mont Albert. À gauche, un autre cirque glaciaire qui accueille les eaux froides d'une longue cascade. Un peu plus bas, c'est l'étang de sédimentation de la vieille mine de cuivre Madeleine (ça ne justifie pas une photo). En remontant la cascade, un regard aiguisé distinguera peut-être le toit turquoise du Tétras, un refuge pour la longue randonnée. Pour admirer le paysage, arrêtez-vous ; la marche sur les blocs rocheux est assez hasardeuse...

Oui, arrêtez vous. Respirez cet air, goûtez ce silence et mémorisez l'immensité du paysage.

Un peu plus haut sur la Crète, se profile à gauche, loin en arrière-plan, le mont Jacques-Cartier. Vous accéderez ainsi au sommet du Xalibu. À l'intersection, dirigez-vous vers le belvédère naturel du lac aux Américains. Après avoir traversé une forêt miniature, préparez-vous à tout un spectacle : un coup d'oeil à droite pour apprécier la pente, un coup d'oeil à gauche pour découvrir les lacs Perré et Bouliane et d'autres sommets des McGerrigle, et un coup d'oeil en bas, vers ce lac que vous avez admiré au départ, avec Albert et ses Chics-Chocs comme arrière-plan . Étourdissant !

Prenez le temps de bien savourer ce moment, surtout si le soleil et un léger vent sont présents ; vous vous en rappellerez longtemps.

Après un petit repos bien mérité, c'est le retour, la descente. Notez sur cette dernière diapo la taille relativement réduite des arbres, même s'ils sont âgés; c'est dû à la prédominance d'un climat extrême, peu favorable à la croissance ( c'est la toundra alpine, après tout ! ). Comme la végétation est fragile, essayez de circuler sur les roches, autant que possible...

En arrivant en bas, jetez un nouveau regard sur le Lac aux Américains ; le soleil couchant lui aura peut-être donné un autre visage.

Accès et difficulté

De Sainte-Anne-des-Monts ou de New-Richmond, prendre la route 299 vers le gîte du mont Albert, puis la route 16 sur 4 km et enfin la 160 sur 2 km, jusqu'au stationnement du lac aux Américains. Vous apercevrez auparavant un premier stationnement, celui du sentier les Cailloux et du mont Richardson, une autre belle randonnée.

La première partie du sentier, très facile, mène au Lac aux Américains. On emprunte ensuite le "vrai" sentier et l'aventure commence. Prévoyez un minimum de trois heures pour une randonnée normale, quatre ou cinq si vous voulez mieux apprécier.

Dans la première partie du sentier il faut porter attention aux racines, et dans l'autre c'est aux roches ; il est donc de type intermédiaire avec quelques sections difficiles. Mais ça vaut tellement l'effort ! De bons souliers ou bottes de marche sont donc de mise, et il serait prudent d'apporter une boisson et une collation énergétiques de même qu'un coupe-vent.

Noter de plus qu'il n'est pas classé dans la courte randonnée mais comme une partie du sentier de longue randonnée qui relie le mont Jacques-Cartier au gîte du Mont-Albert. Mais ça, c'est une autre histoire...