Première partie
Elle présente le texte intégral d'un recueil
qui rassemble quelques-unes des premières chansons créées pour Louise.
Il raconte une véritable histoire...
Petite histoire d'amour à la première personne d'un cœur singulier
Recueil de chansons sur un même t'aime
Chère aimée,
Après des expériences sentimentales
plus ou moins heureuses,
l'amour était devenu pour moi un plaisir
trop dangereux de la vie.
Je m'en suis méfié pendant de longues années.
Puis, tu es arrivée, non, revenue dans mon paysage.
Tu m'as fait redécouvrir l'élan amoureux.
Au fil des rencontres, des sorties
ou des événements partagés avec toi,
refais avec moi le sentier
qui a mené mon cœur jusqu'au tien
et abreuve-toi des sources qui le croisent.
Tout a commencé quand toi, amoureuse de mes quinze ans, tu m'as téléphoné pour obtenir un ouvrage de ma plume. Bien sûr, je me suis organisé pour aller te le porter en mains propres. Quelle soirée mémorable !
Oh vous si belle amie, de ma jeunesse.Je brûle les feux rouges, je n'y vois plus clair.
À gauche je roule, je vois plein de lumières.
Je passe au moins dix fois, devant votre porte.
Comme le pire des malfrats, je me comporte.
Le moment arrive, je stationne en douceur.
Ah que cet instant me grise, ding dong fait aussi mon cœur.
J'entends vos pas, s'approcher lentement.
Vous venez vers moi, vais-je en sortir vivant.
Enfin l'apparition, tellement attendue.
Je reste sur le perron, figé et tendu.
Votre accolade, est si prenante.
Mon cœur est en ballade, ma raison défaillante.
J'accepte votre accueil, j'entre en hésitant.
Je jette un coup d'œil, pas de concurrent.
Se peut-il que mes attentes, enfin se réalisent.
Que cette aventure ardente, me soit enfin permise.
Malgré les années, toujours aussi jolie.
Votre charme est resté, malgré les décennies.
Votre petit nez, vos yeux d'émeraude.
Votre bouche raffinée, votre voix si chaude.
Toutes vos formes, votre parfum divin.
L'effet est énorme, mais je me retiens.
Et votre sein, que je n'osais toucher.
En ces temps si lointain, de peur de vous choquer.
On se remémore, les souvenances.
Du temps d'alors, de notre fin d'enfance.
Un café délicieux, vous me préparez.
Qu'il serait plus savoureux, au petit lever.
On se parle aussi, de notre vécu.
Des joies de la vie, des espoirs déçus.
Et sur cette photo, votre fils Martin.
Et l'autre sur sa moto, votre nouveau copain.
J'avale ma salive, je masque ma peine.
Voilà qu'elle m'arrive, cette redoutée déveine.
Pourquoi fallait-il, qu'il en soit ainsi.
Je reste imbécile, sur mon appétit.
Pourquoi il fallait, qu'il soit dans votre vie.
Je sais je n'avais, qu'à le faire avant lui.
J'envie ce chanceux, mais ne lui en veux pas.
Et moi tout piteux, je retourne chez moi.
Laissez-moi un peu, reprendre mes esprits.
Pour comprendre le feu, qui brûle mes envies.
C'est vrai je l'avoue, un peu tard je m'y prends.
Car après tout, il n'y a pas que moi d'amant.
Vous n'aviez surtout pas, vous avez raison.
À attendre après moi, et ma folle passion.
Qu'est-ce qui m'a frappé, quelles sont ces manières.
Veuillez m'excuser, je reviens sur terre.
J'espère ne pas trop, vous embarrasser
avec mes propos, fort compliqués.
Mais à défaut, de vous embrasser.
Je crois qu'il me faut, tout vous expliquer.
Il y avait longtemps, que mon crayon.
S'était autant, senti si fanfaron.
Et que ma musique, trop endormie.
Ne soit si dynamique, pour une belle amie.
Vous m'avez aidé, à redécouvrir.
Que je peux savourer, encore le désir.
Mon cœur peut encore, connaître l'amour.
Sans peurs sans remords, de ses non-retours.
Vous m'avez sans savoir, fait un beau cadeau.
Celui de l'espoir, d'aimer à nouveau.
Pour cela chère amie, recevez tendrement.
Tous les mercis, de mon cœur d'adolescent.
Quelques temps après, amicale promenade en nature dans cette vallée profonde. C'est là que j'ai compris que mon cœur d'amant, d'aimant, avait reconnu en toi son nord magnétique.
Me croirez-vous, madame...
Si je vous disais que votre image
me procure effet qui frôle le ravage.
Si je vous avouais que votre présence
provoque sans délais une sorte de transe.
Me croirez-vous, madame, complètement fou,
à y perdre mon âme, mais la perdre pour vous.
Me croirez-vous madame...
Si je vous énumérais, sans autre bavardage,
tous les subtils traits de votre doux visage.
Si je vous affirmais que l'odeur de votre chair
ensorcelle, il est vrai, ma tête toute entière.
Me croirez-vous, madame, totalement obsédé
d'une persistante flamme que vous avez allumée.
Me croirez-vous, madame...
Si je récitais toutes vos paroles,
scellées à jamais dans ma mémoire folle.
Si je mimais vos gestes angéliques,
que je mémorisais d'un œil automatique.
Me croirez-vous, madame, un peu trop insistant
pour me faire le blâme de vous être trop embarrassant.
Me croirez-vous, madame...
Si je vous promettais une tendre sincérité,
le plus simple respect et la vraie fidélité.
Si je vous assurais que j'ai grande patience ;
j'attendrai, discret, un signe, une avance.
Me croirez-vous, madame, quand je vous fais l'aveu
que de vous, madame, je suis secrètement amoureux
À la veille d'un voyage au lointain, je n'avais vraiment pas goût au départ. Mais le téléphone a sonné...
Une belle m'a appelé ce soir
M'a fait goûter sa douce voix
Et fut enfin comblé cet espoir
De l'entendre une autre fois
Qui aurait dit il n'y a pas si longtemps
Que le carillon d'un téléphone
Serait pour moi devenu si important
Qu'il fait que je déraisonne
Une belle m'a appelé ce soir
M'a parlé de sa journée
J'aurais tellement aimer me voir
Avec elle pour la partager
Qui aurait dit il n'y a pas si longtemps
Qu'un simple flux électronique
Pouvait devenir sans avertissement
Un tel messager romantique
Une belle m'a appelé ce soir
S'est finalement décidée
A proposé de se revoir
Mon cœur s'est encore affolé
Qui aurait dit il n'y a pas si longtemps
Que je serais aussi heureux
De voir s'allumer, après trop de temps
Le petit voyant lumineux
S'échangent les paroles
Naissent les idées folles
Grandissent les impressions
S'anticipent les touchers
S'imaginent les baisers
Jaillissent les émotions
Ah ! Ce spectacle de festival qu'on a savouré tous les deux. Je te voyais valser près de moi, devant mes mains qui se mordaient les pouces...
Votre corps qui ondule
au rythme de la mélodie
moi comme un somnambule
du regard je le suis
mes bras voudraient tant
contre moi tendrement l'appuyer
mais je vous ai fait serment
de ne rien précipiter
Votre chaude peau si proche
mes mains impatientes
y a quelque chose qui cloche
dans ma matière consciente
suis-je si naïf si ignorant
sur ce qu'il faut entreprendre
je pensais savoir pourtant
dans ces cas comment m'y prendre
Tout autour de moi
la foule si nombreuse
pourtant je ne vois
que vous si mystérieuse
suis-je l'impardonnable lion
et vous douce gazelle
ou seriez-vous rapace faucon
et moi pauvre tourterelle
À cette pluie qui tombe
se mêlent des larmes confuses
mon ciel reste sombre
de ce que la vie me refuse
quel abominable crime ai-je commis
quel est donc ce si grave péché
pour me retrouver ainsi
interdit de vous toucher
Êtes-vous consciente vraiment
de cette insoutenable torture
de cette envie, de ce tourment
et qui durent et qui durent
voudrez-vous vous décider
avant que ne me vienne démence
à me prendre ou me rejeter
peu importe ma délivrance
Libérez-moi de ma promesse
permettez-vous mon amour
ouvrez-vous à mes caresses
ou retirez-vous pour toujours
Au fil d'un court monologue, le chanteur prononça ces mots : "Ange ou fantôme". Après un regard complice, tu choisis d'être l'ange, moi le fantôme...
Tes regards interrogateurs
tes paroles incomplètes
tes sourires ensorceleurs
tes réponses discrètes
tes apparitions éblouissantes
tes départs silencieux
tes venues surprenantes
ton souvenir mystérieux
Réalité ou image
poison ou arôme
Vérité ou mirage
ange ou fantôme
Tes intentions insaisissables
tes pensées secrètes
ton mystère impénétrable
tes volontés circonspectes
ton univers énigmatique
ton influence inconsciente
ton allure si mystique
ton existence déconcertante
Assurance ou illusion
menaçante ou protectrice
Netteté ou sensation
bienfaisante ou destructrice
Ta tyrannie subtile
tes recettes foudroyantes
ta force inutile
tes formules envoûtantes
Ta présence unique
ton impact électrisant
Ta beauté magique
ton effet survoltant
Certitude ou vision
gardienne ou chasseresse,
Évidence ou fiction
sorcière ou déesse
Ange ou fantôme
L'affaire est délicate, mais pas au point d'en perdre la joie de vivre. Quand même !
Moi qui me croyais, pourtant immunisé,
voilà que désormais, je suis contaminé.
Un sournois microbe, m'a infiltré
et il me dérobe, toutes mes facultés.
Jamais je ne reste, longtemps sur la toilette ;
si je fais la sieste, c'est sur la boîte à lettres.
Je prends ma douche, avec mon téléphone.
Très peu je me couche, de peur qu'il ne résonne.
Je casse une croûte, seulement aux matines,
et pour qu'elle goûte, parfois je la tartine.
J'ai tellement maigri, que je vois mes os
qui se décalcifient, à travers ma maigre peau.
Je n'ai pas amorti, aucune de mes factures.
Je suis encore en vie, en suis-je tout à fait sûr ?
Ma foi je déconne, comme un vrai demeuré.
À la porte on sonne, merde voilà l'huissier !
À la moindre alerte, je bondis d'un seul trait.
J'ai la langue verte, d'être ainsi aux aguets.
La moindre mouche qui vole, me fait réagir.
Voilà je m'affole, je suis pris de délire.
Mon cœur bat si fort, dedans ma poitrine ;
je crois qu'il n'en sort, que de l'adrénaline.
Mes cheveux blanchissent, presque à vue d'œil.
Mes genoux fléchissent, mes paupières s'effeuillent.
Les chansons d'amour, prennent étrangement
au fil des jours, un sens très différent.
Quand je vois des amoureux, doucement s'embrasser
je deviens malheureux, jusqu'à en pleurnicher.
À vous tous mes amis, qui furent affligés
de cette maladie, vous avez deviné :
j'ai perdu mon âme, car depuis peu
d'une gente dame, je suis amoureux.
Évidemment, qui dit malade, dit consultation...
Vous qui avez ce beau pouvoir
de veiller à notre bonne santé,
j'avais absolument besoin de vous voir
il vous faut m'examiner.
Vous pourriez débuter par mes oreilles
vous apercevrez qu'elles attendent
d'avoir le plaisir sans pareil
avec bonheur de vous entendre.
Vous pourriez poursuivre par mon nez
verrez que ses cellules ont en commun
d'être totalement préparées
à savourer votre parfum.
Vous pourriez m'inspecter la langue
qui depuis peu ne vibre que pour vous
imaginant goûter votre peau tendre
ou vous dire les mots les plus doux.
Vous pourriez m'explorer mes yeux
vous y remarquerez avec précision
les reflets merveilleux
de vos douces apparitions.
Vous pourriez ausculter mes bras
pour constater que patiemment
ils anticipent cet instant de joie
de vous serrer tendrement.
Vous pourriez me palper les mains
dont les doigts si sensibles
à tous vos contours si félins
ne sont pas si impassibles.
Vous pourriez me regarder les pieds
qui sont prêts, non ne riez pas,
à marcher des kilomètres par milliers
juste pour emprunter vos pas.
Vous pourriez m'explorer le cerveau
jusqu'au moindre recoin ;
y trouverez les désirs les plus chauds
à joindre à votre destin.
Vous pourriez enfin m'écouter le cœur
vous conclurez que ses palpitations
ne sont dues sans risque d'erreur
qu'à votre seule inspiration
Ai-je oublié quelque chose
de ma modeste anatomie
Je l'ai trouvé mais je n'ose
de peur d'être mal compris.
Car vous devrez retirer votre robe
votre déontologie
et ce n'est pas pour les microbes
en uniforme vous l'interdit.
Non non ce n'est pas si louche
procédons par priorité ;
à vrai dire c'est ma bouche
qui brûle de vous embrasser.
Ah vous belle infirmière
je crois qu'il y a urgence.
Le bien que vous pouvez me faire
vous n'en avez point conscience
Petit à petit, la confiance et l'intimité s'installent. Voilà qu'un soir nos mésaventures amoureuses s'étalent sur la table de ta cuisine...
Ton vaisseau a connu l'orage
ton livre de bord en témoigne
le mien n'est pas sans dommages
il en reste encore que je soigne
nos navires ont déjà croisé
un bref instant leurs sillages
au pays du temps oublié
au pays du temps pas très sage
Tout au cœur de mes cales
encore assez de charbon
dans les tiroirs de mes malles
tout ce qu'il faut de provisions
Pour chauffer sans compromis
ta machine et la mienne
ou maintenir sans répits
toutes nos gamelles pleines
En les liant l'un à l'autre
peut-être seront-ils plus stables
les océans seront tous nôtres
de quoi serons-nous capables
Ainsi coque contre coque
s'apprivoiseront nos équipages
de la tourmente on se moque
la traverserons sans naufrage
Laissons filer nos étraves
gardons franche direction
ils ne sont pas encore épaves
devant nous que l'horizon
oh capitaine jolie
entends-tu mon message
ici capitaine folie
qui t'invite au voyage
Ah! Cette mémorable soirée, en revenant des feux d'artifices, où je t'ai éclaté, non sans difficultés, que je t'aimais.
Je ne suis pas chevalier blond
sans peur et de bonnes manières
qui franchit d'un seul bond
des précipices imaginaires
Je ne suis qu'une tentative humaine
parfois sérieux parfois cocasse
mais qui possède sois-en certaine
le cœur à la bonne place
Je n'ai pas de cheval blanc
éclatant de vigueur
qui épate les simples gens
par sa seule couleur
Je n'ai qu'une vieille guimbarde
que j'adore parfois
malgré ses bosses, ses pétarades
quand elle me conduit vers toi
Veux-tu partager
une minute avec moi
voici ma simplicité
ma folie et ma joie
Je n'ai pas de château luxueux
plein de belles décorations
que les invités plutôt envieux
admirent sans grande conviction
Je n'ai qu'une modeste demeure
où l'on se sent très à l'étroit
mais qui réserve peu importe l'heure
une place juste pour toi
Je n'ai pas de contacts mondains
dans la noblesse d'apparence
où le pire des crétins
fait figure d'éminence
Je n'ai que de rares copains
que je vois trop peu de fois
avec qui je m'amuse bien
et qui me consolent parfois
Veux-tu partager
une journée avec moi
voici mon amitié
ma tendresse, mon émoi
Je n'ai pas diplômes ni titres
sur les murs d'un grand bureau
et qui font d'un simple pitre
le plus célèbre des héros
Je n'ai que le seul savoir
que me procure la vie
je n'ai que le précieux pouvoir
de faire rire mes amis
Je n'ai pas de fabuleuses richesses
ni son hypocrisie guindée
qui englue l'esprit de paresse
et attire la fausse amitié
Je n'ai que ma guitare
et ses cordes sensibles
et j'oserais le croire
ces quelques rimes tangibles
Veux-tu partager
une vie avec moi
voici ma vérité
si tu veux elle est à toi
Et tu m'as annoncé ton départ pour Anticosti, cette île paradisiaque dont je redoutais l'effet subtil.
Ma mie s'en va
pour une promenade
sur l'île qui déjà
m'a servi sérénade
Si tant féerique
cette terre isolée
dont l'effet unique
m'a déjà envoûté
Je connais ce lieu
de roches et de légendes
je sais qu'on ne peut
savoir à quoi s'attendre
Son eau si claire
comme un élixir
et sa lumière, suave plaisir
Son air si pur
crée sensation étrange
et sa nature
à l'esprit se mélange
Île charmante
s'il-te-plaît n'ensorcelle pas
de tes brumes enivrantes
la belle qui va vers toi
Île mystérieuse
soit sympathique
pour la douce voyageuse
ne soit pas maléfique
laisse-lui cet amour
qu'elle pourrait avoir pour moi
pour qu'à son retour
je garde bonne opinion de toi
Île de délices
protège le sentiment
telle une complice
de celle que j'attends
Île de sensations
calme ton stratagème
ne trouble pas l'émotion
de celle que j'aime
J'aurais eu tant de choses à te dire, avant ton départ. Mais ton esprit en aurait été encore plus confus. J'ai pris le risque de garder cela pour ton retour.
A quoi bon vous dire
ce que j'ai dans la tête
vous allez partir
à quoi bon briser la fête
Que pourrais-je vous dire
trop de mots au hasard
qui risqueraient d'alourdir
votre prochain départ
Que pourrais-je vous dire
le temps devient si long
ce temps qui s'étire
aussi loin que l'horizon
Que pourrais-je vous dire
je vois toutes mes journées
tristes à en mourir
comme des éternités
Que pourrais-je vous dire
ma maison est vide
morose à n'en plus finir
presque même aride
Que pourrais-je vous dire
que mon lit est froid
j'aimerais, sans mentir
y être plus à l'étroit
Que pourrais-je vous dire
mes yeux errent sans but
plus rien ils n'admirent
depuis qu'ils vous ont perdu
Que pourrais-je vous dire
que ma bouche est sans paroles
plus rien à sortir
à part quelques idées folles
Que pourrais-je vous dire
je n'ennuie de vous
et savez-vous le pire
je suis épris de vous
Que pourrais-je vous dire
le plus simplement
que j'éprouve le désir
de devenir votre amant
Que pourrais-je vous dire
sans trop de détour
j'ai hâte, j'en chavire
à votre retour
Que pourrais-je vous dire
à ce moment j'attendrai
pour tout vous décrire
si par bonheur vous revenez
Voilà, l'ennui s'installe. Aurais-je vraiment dû tout te dire avant que tu partes ?
T'ai-je dis que je m'ennuyais
quand tu n'es pas là
nulle joie, nul attrait
qui ne s'offrent à moi
T'ai-je dit que je palpitais
à l'anticipation
de ces instants si prêts
que nous partagerons
T'ai-je dis que je m'attristais
lorsque mon œil
nulle part ne te reconnaît
à travers ses larmes de deuil
T'ai-je dit que je vibrais
à chaque fois que ton image
doucement apparaît
dans mon solitaire paysage
T'ai-je dit que je pleurais
à l'annonce de ton départ
que d'ennui je périssais
lorsque loin de mon regard
T'ai-je dit que je gambadais
à l'approche de ton retour
que mon cœur se préparait
à te redire mon amour
T'ai-je dit ces simples mots
que les hommes n'osent jamais
avouer lorsqu'il le faut
t'ai-je dit que je t'aimais
Restons calme, de bonne humeur et tâchons de regarder les choses d'une manière, disons, plus optimiste !
Quand tu "tchèques" ta montre à chaque seconde
pour voir si les chiffres ont pas changé
quand tu r'gardes tout le temps à la ronde
pour voir si la pluie a commencé
Quand tu décides de faire un lavage
avec du linge qui sort de la sécheuse
quand tu t'intéresses aux mémérages
de tes voisines placoteuses
Quand tu changes de postes toute la journée
même si l'radio est pas ouvert
quand tu r'comptes les chars dans rue d'à côté
trois jaunes, deux bleus, pis cinq verts
Quand t'as pas encore pris une bouchée
pis qu'le ciel est déjà plein d'étoiles
quand tu t'mets à suivre les araignées
pour savoir ou qu'y prennent leur toile
Quand tes vieux films 3-X t'font pus d'effet
pis qu't'as hâte que sonnent les témoins
que tes sports préférés ont pus d'attrait
pis qu't'as pus l'goût à rien
Quand tu fais rien qu'regarder dans l'frigo
pour voir si l'beurre s'est pas sauvé
quand tu t'assis d'vant l'compteur de l'hydro
juste pour voir la p'tite bébelle tourner
C'est qu'tu t'ennuies de ta blonde
de sa voix, de son rire, de sa vie
Y a pus rien d'autre au monde
que ses courbes, que ses yeux,
que sa peau, que ses cheveux,
que sa bouche, que son nombril
Quel choc, quel effet, quelle explosion émotive que cette lettre de toi, quelques jours à peine après le début de mon carême.
Ca fait deux jours que je me d'mande
comment j'vas survivre à ton départ
comment j'vas finir par m'y prendre
pour pas virer mon capot d'bord
J'me mords les doigts, j'vire en rond,
comme l'ours en cage qui pleure sa forêt
qui se d'mande rien qu'à quoi bon,
rester vivant quand t'es rejet
Mais y est arrivé quelque chose,
qui m'a sorti d'un coup sec de ma cage
une p'tite lettre bleue et rose,
qui m'a redonné le courage
Je savais qu'elle venait de toi,
c'était évident par l'adresse dans le coin
j'étais dans tous mes états,
j'me d'mandais c'que tu m'voulais ben
Ca pas été long à comprendre,
en quelque lignes, tout était dit
mais cent fois j'ai dû me reprendre,
pour être sûr de c'qu'y'était écrit
C'est enfin là que j'ai compris,
que mon sentiment était partagé
j'ai frémi, j'ai crié, j'ai ri,
les voisins m'pensaient capoté
Depuis que j'ai r'çu ta missive,
y fait beau soleil dans ma maison
asteur quand j'fais la lessive,
j'étends mon linge dans l'salon
c'que j'souhaite le plus qu'il advienne,
c'est qu'la main qui a écrit ces quelques mots
soit tout au creux de la mienne,
ça s'rait le crèmage su'l gâteau
Cette lettre m'annonce la couleur de tes sentiments pour moi. J'en suis bouleversé.
Mon ciel s'éclaircit. Enfin.
Pour ton retour, j'ai préparé la table
retiré du four, hâte délectable
l'ai habillée, de nappe de bonheur
l'ai couronnée, de larmes de fleurs
Pour ton retour, j'ai préparé le sofa
brossé le velours, qui enveloppe ma joie
j'ai établi, un éclairage de baisers
et j'ai sorti, une bouteille d'intimité
Pour ton retour, j'ai préparé le bain
ai versé tout autour, une amitié sans fin
j'ai ajouté, un bouchon de caresses
y ai plongé, une éponge de tendresse
Pour ton retour, j'ai préparé le lit
sommier d'amour, matelas de folie
y ai placé, tous mes draps de désir
tendres oreillers, couvertures de plaisir
Le soleil revenu dans mon cœur, ma plume folle se remet à danser...
L'autre fois j'étais en canot
j'ai pensé voir un mirage
quand j'ai r'gardé dans l'eau
mais c'était ton visage
Pis après au téléphone
j'entendais ta douce voix
j'ai trouvé ça moins l'fun
quand j'ai vu qu'c'était pas toi
En promenade dans les bois
ça sentait pas les fleurs
pas plus la rose que le lilas
c't'tait parfumé de ton odeur
Pis quand j't'ai vu dans ma fenêtre
comme une apparition divine
j'ai attrapé tout un air bête
quand m'a sourit la grosse voisine
Hier dans un grand magasin
j'ai passé par la parfumerie
mais mon nez était tout plein
de ton arôme exquis
J't'écoutais me raconter
les p'tits secrets de ton bonheur
mais quand j'me suis réveillé
j't'ai cherchée pendant une heure
Quand j'finis par m'endormir
pis qu'dans mes rêves t'es pas là
j'me réveille le temps de l'dire
juste pour penser à toi
Quand est-ce que ça va arrêter
d'être mon imagination
j'commence à être pas mal tanné
d'avoir juste des illusions
C'est pas d'ma faute j't'amoureux
de toi ma belle adorée
si t'étais là ce s'rait ben mieux
attends pas que j'devienne cinglé
J'te vois partout
j't'entends partout
j'te sens partout
pourtant chu pas fou
J't'ai dans la peau
dans le cerveau
dans ma libido
pourtant chu pas gorlo
Je relis, relis, et relis ta lettre.
J'ai reçu ta lettre
comme une ondée de fraîcheur
qui illumine ma tête
d'un immense flot de bonheur
Quarante-trois mots
six points et cinq virgules
une coquette photo
avec une si drôle bulle
J'ai ouvert ton message
quel choc, quel étonnement
une toute petite page
qui peut en révéler autant
Comment en si peu de phrases
as-tu si bien réussi
à mettre en extase
mon cœur pourtant endurci
J'ai lu ta missive
une, dix et mille fois
mais qu'est-ce qui m'arrive
je me sens exploser de joie
je l'ai épinglée
sur le mur de mon salon
je n'ai qu'à la regarder
me voilà tout en émotions
J'ai accueilli ton billet
excuse-moi si je reprends tes mots
je l'ai accueilli je disais
comme un véritable cadeau
si comme tu le dis joliment
mes chansons te comblent ainsi
attention, dorénavant
je te prépare une symphonie
Tu es encore là-bas, sur cette grande île isolée. La journée est trop belle pour ne rien faire. Je m'en vais au bord du fleuve, chercher l'inspiration.
Assis, devant le grand fleuve
je regarde le courant
qui de souvenirs m'abreuve
et qui vers toi descend
J'envie cette marée
qui peut-être t'enveloppera
quand dans les flots salés
comme une sirène tu plongeras
Je contemple les goélands
près du lieu de ma jeunesse
vogue mon esprit allègrement
au gré des vagues qui roulent sans cesse
En face de moi une grande île
ah comme je me priverais
de toute cette vie facile
pour que ce soit celle où tu es
Que donnerais-je pour te voir à l'instant
seule sur la plage
me tendant des bras invitants
aussi larges que le rivage
Mais mon cœur doit se contenter
des rêves qu'il manigance
heureusement en quantité
pour survivre ton absence
Je pose un baiser de tendresse
sur une fleur rose
je la respire, la caresse
et sur l'onde la dépose
Va, portée par la houle
transmets-lui mon message
son existence me saoule
je languis de son arrivage
Il n'est pas facile de t'aimer
quand tu es si loin de moi
retire-toi puissante marée
porte-lui mon amour là-bas
Puis, incursion au parc du Bic, dans le Pays-Mystère lui-même ! Je me doutais que tu y viendrais aussi.
Couché près la fameuse tortue de pierre
qu'ont façonnée la mer et le temps
et dont la grande aventure imaginaire
fait que notre amitié se reprend
sur son récif le loup-marin hurle son amour
sa plainte rempli la forêt
et il me confirme aussi qu'à mon tour
je pourrais te chanter sans arrêt
Je t'aime
Le soleil me rappelle la lumière de tes yeux
allume sur l'eau des milliers d'éclats
éclairant de mon cœur les moindres creux
d'une passion qui s'étend en moi
le vent m'apporte ton parfum de partout
je devine ta présence au bout de mon regard
près de moi les canards s'amusent comme des fous
connaissent-ils ce secret qui m'accapare
Je t'aime
Résonne contre la falaise dressée là-haut
le cri du prodigue faucon
se mêle à celui des huarts dont l'écho
court sur l'eau et au lointain se fond
l'odeur des arbres me sucre les narines
la brise me fouette l'esprit
je me roule d'ivresse dans la camarine
et chuchote à chacun de ses fruits
Je t'aime
Viendras-tu dans ce pays enchanteur
de brume, de montagnes et de baies
prendras-tu le sentier de mon cœur
de tendresse je l'ai balisé
Je termine lentement cette magique journée
je me saoule de son plaisir
je marche dans mes rêves et dans la croissante marée
y laisse mes traces de désir
chaque rocher, chaque fleur, chaque colline
m'énergise de ton image
et je quitte ce pays qui m'illumine
de bonheur sera-t-il mon gage
Je t'aime
Autre ballade amicale, au Cap Tourmente. Mais qu'y avait-il dans le vent, cette journée-là ?
TOURMENTE
Cette voie ferrée qui serpente
entre montagne et marée
près du cap où se tourmente
le vent qui vient de se lever
il fait danser tes cheveux
qui te dessinent couronne
toi la reine du jeu
où les atouts m'abandonnent
Je marche tout à côté d'elle
voilà je recommence à craindre
au contraire des rails parallèles
finirons-nous par nous rejoindre
le soleil joue à se cacher
que je l'envie quand il éclate
je veux être seul privilégié
à réchauffer sa peau délicate
Qu'est-ce donc qui m'attire ainsi
inexorablement vers toi
sans cesse plus j'y réfléchis
pas de simple réponse qui soit
est-ce ta soif de vivre pleinement
la joie que tu donnes à mes jours
est-ce ton esprit savant
ou ta recherche de l'amour
Est-ce les extra de ta beauté
comme le fin duvet de ta joue
la musique de tes parlers
ou ton sourire si doux
tes yeux de jade qui brillent
devant mon modeste cadeau
comme la petite fille
devant son premier gâteau
Là-bas au bout du métallique chemin
un tunnel perce le rocher
tout au bout comme dans le mien
la lumière va-t-elle triompher
vers où conduit cette voie
qui nous mène tous les deux
sans y pouvoir quoi que ce soit
au fond de nos désirs silencieux
Un navire glisse sur la houle
ses vagues se perdent sur la plage
comme le temps qui s'écoule
et qu'on ne peut mettre en cage
une cascade nous interpelle
grand point d'exclamation
écoutez nous supplie-t-elle
ce que vous disent vos émotions
Le vieux wagon tout délabré
qu'on l'a laissé à l'abandon
allons-nous lui ressembler
si on néglige cette occasion
que le destin parfois généreux
a placé sur notre chemin
qu'attendons-nous pour être heureux
voilà notre tour enfin
Que d'idées que de questions
accompagnent ma promenade
entre deux conversations
que je t'échange belle camarade
ainsi hésite mon bonheur
qui t'attend sans répits
tu avais envahi mon cœur
tu occupes mon esprit
Tu es importante pour moi
Puis, enfin, tu m'as fait part de tes intentions. Quel flottement du cœur ! Une énergie qui m'a propulsé presque sans efforts aux quatre coins de la vieille ville, sur ma bécane !
Après des temps compliqués
dans le royaume des alentours
une ère joyeuse s'est levée
le soleil enfin de retour
Car j'ai reçu message
par une bienveillante fée
pour vous en faire témoignage
je me suis senti poussé
J'ai enfourché ma fière monture
suis parti le lendemain
pour cette folle aventure
j'ai dû quitter mon patelin
Pour vous voir, dame jolie
j'ai bravé mille dangers
écoutez mes péripéties
laissez-moi vous raconter
De ma journée je vous offre la mémoire
Pour vous rappeler je vous offre une belle histoire
La journée s'annonçait belle
de lumière et de chaleur
Mais pour un simple mortel
elle devint un vrai malheur
Par chance gente dame
que dans mon esprit
vous me donniez je le clame
le courage de mon défi
Ma première déveine
fut un labyrinthe infernal
caché dans la forêt et la plaine
le long d'une rivière de dalles
me suis ensuite enfoncé
dans un marécage gluant
et j'ai dû traverser
le courant aux rochers glissants
De ma recherche je vous offre les demi-tours
De ma route je vous offre les détours
J'ai pris le sentier interdit
où rugit le monstre d'acier
mais par bonheur ou magie
il ne s'est pas montré
J'ai bravé les chevaux de métal
et leurs cavaliers maudits
dans cette cité immorale
où le gain vaut plus qu'une vie
Dans un lieu de grand savoir
j'ai cherché votre cheval
n'ai pas réussi à le voir
refusai cette fin banale
J'ai choisi sans hésiter
d'aller jusqu'à votre hameau
après m'être reposé
sous l'arbre du vert coteau
De mon front je vous offre la sueur
De mes muscles je vous offre la douleur
J'ai poursuivi mon voyage
à travers la foule délirante
vers votre coloré village
mais y serez-vous présente
Un oiseau m'a suggéré détour
pour consulter le sorcier
il m'a donné en retour
une plume et du papier
J'ai fait délicieuse pause
près d'un immense fleuve
grâce à lui je le suppose
j'ai oublié mon épreuve
m'a inspiré amicalement
quelques mots, presque refrains
que j'ai placés doucement
sous les fleurs de votre jardin
De mes poumons je vous offre l'essoufflement
De mon cœur je vous offre les battements